Machine à remonter dans le temps. Tant qu'a en construire une, autant lui donner de la gueule.

Aux pieds

attention fragile

L'entente entre classes de Première était exceptionnellement bonne et il a été organisé une sortie à la neige en commun avec les Terminales. Je n'avais pas chaussé de skis depuis le primaire mais l'ambiance était entraînante, donc je m'inscris.

Je n'ai même pas souvenir d'avoir skié. Tout ce qu'il m'en reste c'est que j'étais debout sur mes skis en bas de piste, avec personne autour, et soudainement j'entend quelqu'un qui arrive, pas spécialement vite mais dans ma direction, ça fait PSHHHHH... comme d'habitude sur une piste. Je jette un oeil pour m'assurer que ça ne vient pas droit sur moi (on ne sait jamais...) et je te vois arriver, tout à fait normalement sauf que.... VLOOOUFFF !
Ah, tiens, Cécile qui vient de s'asseoir dans la poudreuse pour s'arrêter.
Je ne bouge pas parce que si je m'approche pour t'aider à te relever, je vais encore me faire virer.

Quand tu as dis que tu t'étais fait mal, je n'y ai d'abord cru qu'à moitié. Se faire mal juste en s'asseyant dans la poudreuse, à faible vitesse, c'est pas trop possible. Sauf que pour en être réduite à m'avouer t'être blessée, c'est que ce devait tout de même être un peu vrai.
J'y ai vu une occasion de me racheter. Peine perdue.

skis en croixJe t'ai aidée à quitter tes skis après avoir quitté les miens et les avoir rapido-presto plaqués l'un contre l'autre et attachés l'un à l'autre, pour qu'ils soient faciles à transporter. Comme tu étais toute contrie et encombrée de ton équipement, j'ai voulu de même te soulager de tout ce fatras en le rangeant correctement : je ne pouvais pas t'être d'un grand secours si tu étais blessée, la moindre des choses consistait à t'aider pour que au minimum ta paire de skis ne t'embarrasse pas pour marcher .
A ce moment je pensais juste que tu avais été victime d'un vilain faux mouvement, une légère entorse, un petit choc dans le genre grosse bosse, quelque chose de douloureux sur le coup, mais rien de grave.

Sauf que lorsque j'ai voulu être un peu plus serviable que de seulement t'aider à te relever et te déséquiper, je me suis pris un gros NON ! en pleine poire.
Je savais que Pas touche Minouche mais Pas touche à mes skis, là, vraiment, je ne l'avais pas même envisagé en cauchemar.
Sur le coup, j'en ai pas crû mes oreilles. Mais vu comment tu avais les lèvres pincées, le visage fermé et le regard figé dans le vide, j'ai bien été obligé de m'incliner. Ah ben ça c'est un peu fort : elle est toute empétrée dans son équipement, elle est blessée, c'est normal que je sois un minimum compatissant, ça n'à rien à voir avec tout ce que j'ai bien pu lui faire (ou ne pas lui faire) avant, mais malgré ça c'est « NON ! Tu as été trop nul, tu ne mérites pas de ne serait-ce que m'aider, je ne vais pas bien mais je préfère me débrouiller avec mon fatras plutôt que de t'être redevable de quoi que ce soit ».
Je n'ai même pas pu m'empêcher de laisser l'incrédulité se peindre sur mon visage, alors que d'habitude j'arrivais plus ou moins à encaisser. C'était une réaction tellement absurde que j'ai juste pensé : Elle ne doit finalement pas avoir si mal que ça...
D'ailleurs tu te tenais debout normalement, donc pas d'inquiétude, rien de cassé, diagnostic confirmé puisque tu pouvais marcher (la médecine, c'est pas mon truc...). Je me suis retrouvé à te raccompagner sur ton chemin de croix jusqu'au car, dans un silence pesant et glacé comme une couche de neige mouillée.

lovée pour dormirUne fois dans le car, tu t'es lovée en chien de fusil sur deux sièges et, terminé, tu n'as plus bougé.
Je suis resté là, mi-rassuré, mi-inquiet, mais bon, si tu dormais (au début j'ai pensé que tu faisais semblant) c'est que tu ne devais pas avoir trop mal et étais plus fatiguée que meurtrie. Mon inquiétude à disparue relativement rapidement et l'envie de retourner skier aussi.
Quand le reste de la fine équipe à reintégré le car, tu n'as évidemment pas pu le voir mais il y en a plus d'un qui a louché vers la sirène endormie, langoureusement blottie sur ses deux sièges. Aucun n'a pu cacher qu'il aurait bien aimé se couler à tes côtés. Celui qui l'a particulièrement laissé transparaître est le même que celui du dialogue dont je ne sais s'il a existé ou si je l'ai inventé.

Je n'ai admis que tu t'étais vraiment fait mal que lorsque je t'ai vue un plâtre jusqu'au genou. J'ai carrément été surpris tellement je n'y croyais pas du tout jusque là. Et bien entendu, j'étais interdit de signer le plâtre, le contraire eut été étonnant...

filles en pyjamaL'autre fait marquant de la sortie, c'est que ce soir là mes petits camarades n'ont rien trouvé de mieux que de m'attraper dans mon duvet alors que je commençais à m'assoupir tandis qu'ils tapaient (bruyamment) le carton. Et ils m'ont amené ainsi prisonnier dans... la chambre des filles. Bon... C'est pas marrant mais c'est très amusant... On va pas faire la mauvaise tête... D'accord, en pyjama, quel qu'il soit, elles sont toutes superbement sculptées, absolument charmantes, surtout avec leurs grands sourires gourmands et leurs yeux brillants, mais franchement elles me vrillent les oreilles. La seule que j'aurai bien aimé voir en pyjama n'est pas là, alors je ne vais pas y passer la nuit. Je ne vais pas non plus ressortir dans le style course en sac, j'aurai vraiment l'air pas malin... Et comme il ne faut pas non plus rêver et qu'elles ne vont tout de même pas me sauter dessus... J'ai ouvert mon duvet en grand et sans me presser (tant qu'à y être...) et je m'en suis extirpé comme si de rien n'était. J'ai pris le duvet sous le bras et je suis sorti sur mes deux pieds par la porte où quelques instants auparavant j'étais involontairement entré les deux pieds devant. Une nuée de fées m'a raccompagné et j'ai dormi comme un bébé.

A défaut de te voir en pyjama, j'ai pu te voir en drapé grec, mais plus tard.
Sais-tu que le drapé grec te va à merveille ? (Oui, je suis certain que tu le sais...)
Il y avait encore un plâtre jusqu'au genou dans l'histoire mais entre-temps il avait changé de propriétaire. Je n'ai pas trop suivi l'histoire, ni le plâtre, c'était le drapé qui m'intéressait. Je vais me permettre une critique (j'ai dis que j'avoue tout) : tu forçais ta voix trop dans les aigus. Quant une fille parle trop "pointu", ça m'étrangle. Même si je n'écoutais que distraitement, je suis donc ce soir là reparti la gorge épouvantablement nouée par ton « talent de tragédienne » :-)

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