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11ème meeting international des amis de la 2CV

Citroen 2cv wordmeet Tous les deux ans, les inconditionnels de la 2CV se rencontrent pour célébrer, dans le discret rugissement de leur bicylindre, l'éternelle jeunesse de cette mythique automobile. Comme aux châssis bien motorisés la valeur n'attend pas le nombre des kilomètres avalés, le lieu de rassemblement change à chaque fois. C'est l'occasion pour les participants de découvrir un nouveau pays, de nouveaux horizons et de nouveaux panneaux de signalisation routière au fil des frontières. La dernière fois qu'une telle rencontre a eu lieu en France, c'était pour la 8 ème édition, en 1989 à Orléans. Les participants se souviennent surtout que les douches y étaient à la mode Woodstock : en plein air, au beau milieu d'un grand champ et mixtes ! Heureusement, il faisait beau...
La 9 ème rencontre a eu lieu en Suisse, où les embrayages et les freins des vaillantes "deux pattes" furent mis à rude épreuve.
La dernière rencontre en date a eu lieu en 1993 en Finlande.

1995 a donc été l'année de la 11 ème rencontre des amis de la 2CV et elle s'est tenue du 25 au 30 juillet près de Maribor, en Slovénie.

Slovénie ? Connais pas !

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La Slovénie (abréviation internationale SLO) est une république parlementaire, située au sud de l'Autriche et à l'est de L'Italie, dont la capitale est Ljubljana (prononcer lioubiana). C'était une des provinces de l'extrême Nord de la Yougoslavie. C'est un pays plutôt petit, d'une superficie un peu inférieure à celle de la Bretagne, peuplé d'environ deux millions d'habitants en grande majorité catholiques et protestants.

Ce meeting a été pour tous les participants l'occasion de se rendre dans un pays que beaucoup de touristes boudent à tort. Quand vous roulez en Slovénie, la seule chose qui vous indique que vous n'êtes pas en Italie ou en Autriche, ce sont les panneaux, qui comportent des noms à l'orthographe inhabituelle, et les plaques d'immatriculation des voitures que vous croisez (ou, quand vous roulez en 2CV, de celles, tout aussi nombreuses, qui vous doublent !). En fait, la Slovénie est un pays européen moderne. Que tous ceux que les bruits de bottes qui résonnent plus au sud inquiètent se rassurent: les Slovènes sont bien unis et l'exemple de ce qui se passe plus bas ne peut que les inciter à continuer de vivre en paix. Préparez, prêts ? Partez !

Avec une 2CV, les préparatifs d'un voyage se bornent à leur plus simple expression. Pour peu que l'on ait pris soin de bien entretenir sa mécanique régulièrement, il n'y a pas de souci majeur à se faire quand on part rouler en Europe. (Bien sur, si vous partez traverser le Sahara, il vous faudra faire preuve d'un peu plus de prévoyance). Mais la Slovénie, c'est finalement la porte à coté : une trousse à outils, au cas où, un jerrican dans l'éventualité d'avoir à rouler de nuit (le réservoir de la 2CV fait 25 litres seulement) et une petite réserve d'huile, pour que tout baigne, il n'en faut pas plus. En fait les préparatifs les plus complexes sont à prévoir du coté des passagers... l'm a poor lonesome 2CVboy... Si, une semaine avant le départ votre coéquipier jette l'éponge pour une raison diplomatiquement indépendante de sa volonté, vous vous retrouvez seul au volant pour quelques milliers de kilomètre (Henri, je te revaudrai cela...).

Citroen 2cv wordmeetHeureusement, la 2CV s'accommode avec bonne grâce de toutes les situations et peut se transformer à l'occasion en douillette coquille roulante. Grâce à un judicieux accessoire extenseur de coffre providentiellement prêté par le dit Henri (bon, je te pardonne pour cette fois...) on transforme la 2CV en mini camping-car.

Evidemment il faut laisser au garage le siège arrière (et donc adieu les jolies auto-stoppeuses) mais, en échange, pas de problème pour le gîte. On roule, on roule puis quand la fatigue se fait sentir, généralement entre minuit et deux heures du matin, on fait halte dans le premier sous-bois venu, on pousse les sièges avant à fond vers le tableau de bord et hop, dodo à l'arrière de la 2CV. C'est le soleil qui se charge de vous réveiller, tout étonné que vous êtes de constater que vous avez finalement parfaitement bien dormi malgré les senteurs techniques distillées par votre réserve d'huile et d'essence !

Un conducteur esseulé qui roule à longueur de journée dans sa 2CV pour rejoindre ses compagnons deuchistes en Slovénie constate de bien curieux phénomènes. Premièrement, il est parfaitement impossible de s'endormir dans une 2CV qui roule. Le ronronnement du moteur (surtout celui d'un 425cm3) emplit l'habitacle de telle sorte qu'il vous semble que vous avez un cylindre sous chaque siège et la boîte à vitesses quelque part entre les deux. La capote clapote sèchement sur la traverse au dessus de votre tête et à "grande" vitesse (90-100 km/h...) les portières se mettent à bailler en sifflant. Si par malheur vous ouvrez l'aérateur sous le pare-brise parce que le soleil cogne si fort que vous craignez que votre volant ne vous fonde entre les doigts, le mugissement des remous d'air qui vous enveloppent vous donnent une idée des prémices de l'apocalypse. Vous l'aurez compris : vous pouvez rouler des heures durant sans vraiment craindre la somnolence. En 2CV vous n'êtes jamais seul : vous avez toujours avec vous les centaines de pièces qui composent votre véhicule qui vous parlent en permanence dans un joyeux tohu-bohu digne des constructeurs de la tour de Babel. C'est sûr, il faut aimer mais si vous aimez, c'est le ravissement assuré.

Un effet secondaire étonnant se produit lorsque l'on s'arrête enfin et que l'on coupe le contact. Une sorte de béatitude benoîte vous tombe dessus d'un coup, pouf ! Et le monde qui vous entoure vous semble alors d'un calme et d'un silence divin.

Escapade helvétique

Passer par la Suisse pour aller en Slovénie quand on part du sud de la France n'est assurément pas le meilleur chemin, loin s'en faut. Mieux vaut passer par l'Italie dont les autoroutes sont tout à fait honorables. Mais si l'on a un peu de monnaie à déposer sur un compte discret, un petit détour par la Suisse s'impose indubitablement. Notez que vous pouvez aussi aller en Suisse en simple touriste... Donc direction Chamonix. Après une halte chez un haut personnage local dont je tairai le nom, la petite valise noire bien calée sous le fatras qui occupe l'arrière de la 2CV, on redémarre le bicylindre pour passer la frontière au Chatelard.

Si vous avez vous aussi l'occasion de passer par ce pittoresque poste frontalier, je vous invite à vous arrêter pour aller jeter un oeil au mini musée privé qui se trouve à deux pas de la petite gare. De larges baies vitrées permettent d'admirer trois véhicules de collection en superbe état dont une SM particulièrement étincelante. Profitez bien de votre arrêt parce que si vous avez l'intention de rouler et de faire une bonne moyenne avec votre 2CV, la Suisse n'est pas le pays où vous pourrez vous permettre de vous arrêter souvent. La traversée de la Suisse en entrant par Le Chatelard revient à suivre la vallée du Rhône jusqu'à sa source au glacier du col de la Furka. Si rouler dans la vallée ne fait pas trop chuter la vitesse moyenne d'une 2CV, franchir le col de la Furka par contre se révèle une lente et laborieuse ascension. C'est en seconde que l'on grimpe, péniblement, à 30 km/h, et pas question de laisser tomber le régime moteur sinon on cale (impossible de rétrograder : la première n'est pas synchronisée sur une 2CV...). C'est alors le redémarrage en côte.

Par endroit, le chemin est si étroit et le flanc de la montagne si abrupt qu'il n'est pas possible de se croiser avec un véhicule qui descend. Des plate-formes sont aménagées de temps à autre, sur des pilotis déportés, pour permettre des croisements. Il n'y a pas de barrière de sécurité: si l'on a le vertige, mieux vaut s'abstenir de passer par là. Sur les trois derniers kilomètre il faut passer en première, l'altitude et la pente aidant, la 2CV ne passe pas en seconde. On grimpe à 15km/h, chaque tour de roue semble vouloir être le dernier mais finalement, on passe : il suffit de ne pas être pressé...

La descente de l'autre coté du col n'est pas simple, surtout s'il y a du brouillard. Le col suivant est celui de l'Oberalp. Un peu moins haut que celui de la Furka, on le monte d'une traite en seconde. La descente se fait avec moins de stress, on prend de l'assurance et on arrive à aller un peu plus vite en toute sécurité. Pour cela, on laisse aller la 2CV, en troisième, on rétrograde en freinant à l'entrée des lacets, presque à s'arrêter puis on relâche les freins: la docile deudeuche passe alors le tournant en douceur sur son frein moteur.

Et les cols se succèdent: Le Julierpass (2284m) est avalé sans sourciller et je bifurque vers l'Offenpass (2149m) pour reprendre franchement la direction de la Slovénie (via une portion de l'Italie du Nord). Dans la montée, je me paie le luxe de doubler une Mercedes ! Il faut avouer que son conducteur faisait admirer le paysage à sa passagère à grand renfort de gestes par sa fenêtre ouverte et ne marchait pas à plus de 20 km/h.

Le passage des cols Suisses a été l'occasion de constater l'efficacité du chauffage de la 2CV. On a beau être en plein été, dès que l'on prend de l'altitude, l'air se refroidit à vitesse grand V. Si cela est parfait pour le moteur, qui au moins est bien refroidi, il n'en va pas de même du conducteur. Heureusement, ouvert en grand, le chauffage dispense sa tiédeur bienfaisante et on peut passer tous les cols en tee-shirt et en sandalettes sans risquer de se geler ni le bout des orteils ni le bout du nez. Si vous êtes de ceux qui enlèvent imprudemment les manchons de chauffage des 2CV en été, gare au rhume si vous passez par la Suisse...

L'entrée en Italie est inaugurée par un bouchon, le premier depuis mon départ. Pas de doute, je suis bien en Italie ! Ce sera toutefois le seul problème à noter et je roule sans encombres, sous un soleil terriblement italien. Merano, Bolzano, Cortina, Tolmezzo, Tarvisio, les panneaux défilent jusqu'à la frontière Slovène que j'atteinds à minuit et demi, avec la ferme intention de dormir tout mon saoul une fois le poste frontière franchi.

Un coup de barre? Slovénie, et ça repart!

Le douanier Slovène se montrera relativement accueillant. Après un coup d'oeil à mon permis de conduire puis à mon passeport, un dernier examen attentif de la «kart' vert'» de mon assurance le rassure complètement et il me souhaite «pon foyach». Quelques minutes après une étrange sensation me saisit tandis que je cherche un endroit où me garer pour passer la nuit : je sens la fatigue qui me fuit. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, toute fatigue évaporée, je suis subitement frais et dispos. Apparemment, me voilà victime d'une inattendue montée d'adrénaline. Je décide donc de poursuivre la route, mais prudemment, au cas où ma sensation de parfait bien-être viendrait sans crier gare à être remplacée par une soudaine et irrépressible envie de dormir. Rien de tel n'arrivera et je roulerai ainsi tout guilleret jusqu'à l'aube, me payant même le luxe d'aider un Slovène (hello Igor!) en panne d'essence avec sa 205 GTI.

Le lieu exact du rassemblement sera un peu difficile à trouver. Je me déciderai finalement à demander mon chemin à un poste de police, un numéro de Citroën Revue à la main pour tenter de me faire comprendre. Le chef de poste, ne parlant pas un mot de Français et à peine plus d'Anglais, pensera d'abord que je suis en panne (problema Citroën?) puis nous arriverons, papier, crayon et petits dessins aidant, à nous comprendre. Le lieu de rassemblement n'est pas à Ptuj (prononcer "Pouill") comme prévu au départ mais près du terrain d'aviation de Skoke (prononcer "squawkwe"). A 6h30, j'arrive enfin au lieu de rassemblement. Il n'y a évidemment pas la queue à l'entrée. Une fois les formalités d'inscription passées, je me gare à coté de la première 2CV immatriculée en France que je repère. Je tomberai comme une masse sur mon matelas pneumatique, brutalement submergé par la fatigue.

Des 2CV partout, partout, partout...

Au réveil, lent et très progressif, entre 11h et midi, je m'aperçois que je suis littéralement noyé dans une gigantesque masse de tentes et de 2CV entrelacées.

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Je suis aussi au beau milieu d'un sympathique groupe de Français, des Dijonnais du Club des 2CV d'Or (hello Bénédicte !). A six dans trois 2CV (une cocorico, une charleston et une "patchwork" affectueusement surnommée la Zollmobil du nom de son propriétaire), ils sont arrivés un peu avant moi cette nuit même. L'après-midi sera consacré à un peu d'intendance et au ravitaillement, en compagnie des Dijonnais. Le passage à Maribor sera l'occasion de constater que la ville est envahie de 2CV. Pour sûr, un rassemblement de plus de 1000 2CV, cela ne passe pas inaperçu. Coups de klaxon, appels de phares et clameurs saluent chaque croisement de 2CV. Comme on en rencontre à tous les coins de rue, et que chaque équipage veut faire plus fort que l'autre, c'est l'occasion d'un joyeux ram-dam en ville! Citroen 2cv wordmeet

Décontractez, organisez

Le dernier bulletin du 2CV Club Slovène, Spak, qui parait tous les deux mois, est remis à l'entrée à chaque participant.  Rédigé en quatre langues (anglais, français, allemand et Slovène) ce petit bulletin donne le ton de la rencontre: décontraction pour les participants et organisation pour les organisateurs. Un petit lexique, "la cours de sloène en cing minutes, avec la prononciation" (sic), permet d'apprécier la joie de vivre et l'hospitalité des Slovènes. Au registre des "expressions de base" nous trouvons en tête "je veux faire l'amour avec toi" (hotchemme se lioubite se tabo) et ses deux alternatives complémentaires: oui, non (ia, né) On apprend aussi que si l'on demande "Qui a quelque chose pour que je me lave les dents? on va se retrouver avec un verre d'eau de vie ! "bon matin" se dit "dobro ioutro" mais il est prévu qu'après une semaine à la rencontre on utilise l'argot international "grunt snort groan"...

Pour les relations avec la population, on est averti que "vous trouverez peut-être les Slovènes un peu soupçonneux envers les étrangers mais dès qu'ils s'aperçoivent que vous essayez de communiquer vous serez les bienvenus comme nulle part au monde. Surtout n'essayez pas de battre les héros locaux en buvant plus qu'eux. Vous le regretteriez le matin suivant"

Au point de vue organisation. Péter Pogorevc, le président du "citroën klub slovenije",  et sa sympathique équipe de vingts G.O.S. (Gentils organisateurs Slovènes) avaient bien fait les choses.

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Situé aux abord d'un aérodrome,   le terrain, transformé en un vaste camping-parking, comprenait tout ce dont peut avoir besoin un deuchiste en villégiature : bureau de change et bureau de poste, cabines téléphoniques, terrain de jeux pour les enfants, et, pour quelques rares malchanceux, service technique de réparation pour les 2CV

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Une pièce du bâtiment proche de l'entrée était affectée aux membres du Secours Populaire Français qui avaient organisé, en liaison avec tous les 2CV clubs participants, une collecte de produits d'hygiène à destination des camps de réfugiés Bosniaques installés en Slovénie. Mission parfaitement remplie puisque bon nombre des 2CV de toutes nationalités qui faisaient halte à l'entrée, le temps des formalités d'inscription, en profitaient pour décharger discrètement un petit carton rempli de précieuses savonnettes, tubes de dentifrice, flacons de shampooing, paquets de lessive etc. Tout au fond du terrain, un énorme hangar d'aviation abritait tout à la fois le restaurant, le bar, l'orchestre et la piste de danse.

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C'est aussi dans ce hangar, ou devant, que se sont déroulés les divers concours :

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conduite de la 2CV Bicéphale,

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assemblage d'un moteur de 2CV6,

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poussé de roues de 2CV,  lancé de pièces détachées de 2CV etc.

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Au beau milieu du terrain, une mer de sable, large disque empli de fin gravier destiné en temps normal à l'atterrissage des apprentis parachutistes, servira aussi, mais sans que cela n'ait été le moins du monde prévu, à des démonstrations bien involontaires d'ensablement et de son corollaire, le désensablement !  Ce sera aussi l'occasion pour tous les possesseurs de 2CV Sahara, Voisin ou 4x4 "home made" de faire la démonstration des qualités motrices de leurs machines respectives.

Citroen 2cv wordmeetOn notera particulièrement le magistral plantage d'une 425 appartenant à "génération 2CV Paris". Voulant tester l'efficacité du dispositif d'embrayage centrifuge sur terrain sableux, le conducteur enlisera sa 2CV volontairement. Malheureusement l'embrayage centrifuge se révélera totalement inadéquat à une manoeuvre de désensablement. Voulant alors repartir en marche arrière, le conducteur submergera totalement son compartiment moteur dans le sable : la tôle de protection du carter moteur avait fait écope !

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Une Voisin du Lyon 2CV Club le tirera aisément de ce mauvais pas.

Pour ceux qui souhaitaient prolonger leur séjour en Slovénie à l'issue des 5 cinq jours de la rencontre, un raid d'une semaine était prévu pour une centaine d'équipages. A chaque étape, l'accueil était assuré par l'une des 9 sections que compte le duo Citroën de Slovénie : Murska Sobota, Radovijica, celje, brezice, vrhnika, koper, nova gorica, maribor et Ljubljana.

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La 2CV ? un art de vivre

Citroen 2cv wordmeetMais la principale attraction dans une rencontre des amis de la 2CV, ce sont les 2CV et les deuchistes. Comme me le confiera un extravagant Ecossais conducteur d'une encore plus extravagante 2CV : "ici ce sont les gens normaux qui sont anormaux !"  Et il est vrai que la multiplicité des déclinaisons faites sur base de 2CV ne peut qu'étonner. Il y a bien sur ceux qui cultivent l'anonymat de leur véhicule et font tendre tous leurs efforts vers un seul but: ne rien changer. Pour ces fanas de l'authentique, retrouver la pièce d'origine, s'apparente parfois aux aventures d'Indiana Jones. Heureusement le marché aux puces qui se tient tous les matins permet parfois de trouver le Graal en plusieurs exemplaires.

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Il y a ceux qui s'autorisent quelques personnalisations discrètes : un autocollant ici, un petit équipement optionnel là, sans plus. Il y a les peintres, qui se contentent d'orner leurs carrosseries. Cela va du plus simple au plus complexe. Capots, portières, malles tout y passe. Le résultat est parfois heureux.  D'autres fois seul le propriétaire en est satisfait, ce qui est évidemment l'essentiel.  Il y a les sculpteurs. Ceux là refont de font en comble tout ou partie de la carrosserie.

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Et puis il y a les sorciers et les savants fous. Principalement Anglais et Allemands, ils bénéficient largement du fait que la législation de leurs pays respectifs permet aisément d'homologuer des réalisations personnelles, pour peu que la qualité d'assemblage soit au rendez-vous et que la provenance des pièces détachées soit clairement vérifiable.

N'ayant pas à subir les tatillonnes tergiversations d'instances techniques obtuses, ils vous montent des moteurs de GS en lieu et place du bicylindre, rallongent les châssis pour vous bâtir une limousine, greffent des pneus de formule 1, des turbos, voire vous posent une caisse de 2CV sur un châssis "maison" équipé d'un V8 ! Des merveilles de technologie se cachent parfois sous d'anodins capots.

Prenons par exemple la Dyane de Mr Strohm. Son aspect extérieur est parfaitement banal et sous le capot on ne remarque rien de fondamentalement révolutionnaire. Sauf une petite boîte noire, large comme la main et épaisse de quelques centimètres, reliée au faisceaux d'allumage. Un allumage à transistor? Mieux que cela : un allumage thyristorisé. Ancien ingénieur chez Porsche, mais aussi grand deuchiste devant l'Eternel, Siegfried Strohm à mis au point ce système durant ses loisirs. Les performances en sont assez étonnantes : batterie presque à plat (4 volts) et câbles de bougies détrempés, on démarre le moteur de la Dyane au quart de tour d'un simple coup de manivelle et il prend immédiatement le ralenti sans boiter ! Le système, baptisé Sirius, n'est pas monté sur les véhicules de grande série car d'un coût trop élevé par rapport à un simple allumage à transistor. Mais Siegfried Strohm a fondé sa propre société et produit ses modules à la commande. Sa clientèle dépasse d'ailleurs largement le cercle des Deuchistes puisque ses modules sont disponibles pour tous les types de moteurs, quel que soit le nombre de cylindres.

Au total, ce seront près de 1500 2CV qui auront fait le voyage jusqu'en Slovénie, amenant vaillamment près de 3000 deuchistes. On notera la sympathique participation d'une vingtaine de nos lointains cousins Australiens et Américains qui avaient amenés un total de 13 2CV de leurs lointaines contrées.  Contrairement aux jeux Olympiques, où les USA raflent traditionnellement l'immense majorité des médailles, les Américains n'en glanent quasiment jamais dans les différents concours organisés lors des rencontres des amis de fa 2CV. Saluons donc la performance de Ronald Mowry, un constructeur de buildings originaire du Maine, qui à réussi à décrocher la médaille d'argent au concours de conduite de la 2CV bicéphale. Congratulations, Ron !

Médaille d'or de la participation, comme à chaque fois sauf à Orléans, les Allemands, avec plus de 300 2CV et pas loin de 600 deuchistes.

Médaille d'argent, les Slovènes, avec un peu plus de 150 2CV et 300 deuchistes.

Médaille de bronze, les Hollandais, avec 120 2CV et 250 deuchistes.

Pas de pavois en ce qui concerne la participation des Français qui n'arrivent qu'en cinquième position, avec une centaine de 2CV et le double de deuchistes, derrière les Britanniques, quatrièmes.

La médaille spéciale du participant venu du bout du monde a été attribuée au conducteur d'une méhari 4x4 immatriculée... au Barhein !

Rendez-vous dans deux ans pour la 12ème édition.

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