photo de classe

la lumière crue des réalités de la vie trouffione

insigne de béret de l'artillerie sol-air

Ca, c'est l'insigne de béret de l'artillerie sol-air. Plus exactement, c'est l'insigne que j'ai porté durant toute l'année de mon service militaire.
Quelle relation avec les "réalités de la vie trouffione" me direz-vous ?
Voici l'explication :
Une réalité de la vie trouffione c'est que les plus forts faisaient (ou en tout cas tentaient de faire) la loi. Cela se traduisait par toute une série de brimades que les "anciens" faisaient subir aux "nouveaux".
Comme j'étais bien plus agé que la moyenne (étant donné mon sursis de préparation militaire) et que j'avais en plus un galon de 1ère classe je n'avais pas la moindre intention de me laisser enquiquiner par de petits caïds du bas de l'échelle.
Un soir, alors que l'on faisait la queue pour entrer dans le réfectoire, un caïd, petit mais costaud, m'apostrophe d'un étrange "il est abimé ton insigne...". Interloqué, j'enlève mon béret, inspecte mon insigne, ne vois rien... mais soudainement l'abruti m'arrache le béret des mains et le lève pour frapper l'insigne sur les marches en béton en ajoutant "je vais te l'arranger". D'un éclair j'ai compris pourquoi beaucoup de troufions avaient des insignes tout tordus : c'était une de ces brimades de chiotte des anciens envers les nouveaux ! Je sautais instantanément sur le poil du costaud. Surpris par ma réaction innatendue, je profitais de sa seconde d'hésitation pour récupérer mon béret afin de sauvegarder mon insigne de l'humiliation. Et je me retrouvais par terre, sur le dos, terrassé d'un violent coup de poing, le caïd se jetant sur moi pour en découdre. Heureusement pour tous les deux, certains le saisissaient au vol pour mettre fin à la rixe. Heureusement pour moi, certes, mais pour lui aussi : je revois encore son visage s'approcher comme dans un film au ralenti tandis que je me disais : "Approche donc encore un peu, abruti, encore 50 cm et je n'aurai plus qu'a détendre la jambe pour te décocher un coup de pied latéral dans la machoire qui va te la briser net".

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