photo de classe

les outils développés en interne, et les méthodes de travail associées, étaient devenus peu à peu obsolètes

J'avais résolu de bricoler moi-même les petits programmes dont j'avais besoin pour me simplifier la tâche et faire faire par les ordinateurs le travail qui leur incombait. J'en étais arrivé à une situation paradoxale : les quelques collègues embauchés au fur et à mesure de la croissance de l'activité n'avaient pas de formation en informatique et trimaient comme des beaux diables pour faire à la main les taches répétitives, comme de simples ouvriers du clavier, tandis que je bullais, en apparence improductif, alors que le travail semblait sortir de mon ordinateur comme par miracle.

Les chefs de projets, recrutés sur des critères exclusifs de management, et excluant des connaissances sur la programmation, me jugeaient "dangereux" : ils ne comprenaient rien à mes méthodes, pourtant manifestement plus efficaces que le stackanovisme qu'ils préconisaient. Mes explications enthousiastes sur mes petits programmes "géniaux" n'y firent rien. J'avais levé le nez beaucoup trop tard.

La hiérarchie en place au dessus de moi ne pouvait se permettre de reconnaitre que les méthodes figées mises en place menaient vers une impasse car la technologie du domaine évoluait. Et la hiérachie encore au dessus d'eux ne pouvait se permettre de les désavouer, en ayant besoin pour produire et faire bonne figure devant la hiérarchie suprème. Laquelle dernière hiérachie n'entendant que des "tout va bien" en provenance de toutes les hiérachies du dessous n'avait absolument aucune raison d'écouter mes récriminations solitaires et dénigrées par tous les responsables.

Ajoutons à cela que les CDD (contrats à durée déterminée) étaient la rêgle parmi les nouveaux venus et donc pas un stackanoviste n'osait lever les yeux de son clavier de peur de n'avoir plus de clavier à regarder à l'échéance de son contrat.

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