profonde inimitié avec un quintet de Basques avinés
Le trio meneur de la bande des pénibles avait mis un capitaine dans l'embarras par une histoire minable de vandalisme qui ne mérite pas d'être détaillée.
Il faut dire qu'ils avaient fait leur coup alors qu'ils étaient en partie sous ma surveillance. Il y avait bien en théorie un sous-officier mais il avait opté pour la politique de l'autruche.
Excédé, j'étais intervenu mais aux poings je n'avais pas eux le dessus. J'expérimentais mon premier KO, heureusement fort bref, et découvrais en me remettant sur pied, qu'un de mes adversaires expérimentait pour sa part une arcade sourcillère fendue. Ayant le choix entre surenchérir et fendre le crâne de l'un d'entre eux à coups de tabouret pour faire fléchir les autres, ou laisser faire, j'avais laissé faire.
A la découverte des dégats occasionnés par les vandales, le capitaine convoqua tous les suspects pour une explication et nous fit savoir que des sanctions allaient pleuvoir sur les coupables. Ceux-çi comptaient sur l'impunité que leur offrait la loi du silence et présageaient ouvertement le pire pour qui s'aviserait de les mouiller. Je passais outre diverses intimidations à la con (genre que j'aurais du mal à assurer la moindre paternité si je ne la bouclais pas, sauf que c'était exprimé avec moins de détours !), trouvait les preuves qu'ils avaient semées derrière eux version Petit Poucet et les posais sur le bureau du Capitaine. L'autruche écopait d'un blâme et les vandales récoltaient deux semaines de service militaire supplémentaire. A quelques jours de la quille, ils en perdaient d'un coup leur superbe agressivité et plus personne ne manifestait la moindre hostilité à mon égard. Je pouvais dès lors compter mes amis sur les doigts d'une main de Mickey (avec du surplus dans les doigts...) et j'avais une table pour moi tout seul à la cantine. Finalement je m'attablais avec des artilleurs Allemands qui étaient là pour des manoeuvres conjointes. La conversation (en Anglais) était somme toute plus instructive qu'avec mes chers compagnons d'arme.