De Los Angeles à Fresno en 2CV
 
De Pismo Beach à Fresno

la highway traverse le désert et n'est ponctuée, de temps à autre, que par quelques gigantesques aires de repos...

Entre Pismo Beach et Fresno, la highway traverse le désert et n'est ponctuée, de temps à autre, que par quelques gigantesques aires de repos où les "truckers" viennent faire halte.

... quelques gigantesques aires de repos où les 'truckers' viennent faire halte

La 2CV suit le pick-up des Américains sans problème et le moteur (tout neuf en échange standard, avec juste 1000 km faits en France par mes soins pour le rôder correctement) ronronne à 105-110 sans sourciller.

le 'RV', Recreationnal Vehicule Au fait, j'ai oublié de vous préciser que mes amis Américains ne se déplacent jamais sans leur caravane et que la dite caravane fait dans les sept tonnes...
Le "navire" est impressionnant mais ce qui est plus impressionnant encore c'est que la 2CV est destinée à être tractée DERRIERE la caravane afin de servir de véhicule d'appoint ce qui évitera de dételler le gros pick-Up qui sert à tracter la caravane !

A un moment, un carrefour en T.
Jack m'apprend sur la CB que c'est là que s'est tué James Dean en percutant une voiture ayant grillé le stop. Pas trop étonnant : la petite route est engoncée dans de grosses bosses de part et d'autre. Pour peu que l'on ait le soleil de face comme cela est arrivé à Jimmy dans son Speeder Porsche lancé sur cette immense ligne droite on ne doit voir surgir une voiture qui grille le stop que trop tard. A mon humble avis on doit aussi se cartonner mortellement même dans une simple 2CV à 100 km/h. Si donc vous rêvez de disparaître dans un flamboyant foudroiement de tôles froissées version James Dean, pas besoin de casser votre tire-lire pour vous fendre d'un speeder Porsche : vous vous tuerez tout aussi bien avec votre 2CV (et vos héritiers pourront se payer le Speeder Porsche !)

Le trajet prend la journée dans une chaleur sèche tout à fait à mon goût.
A l'arrivé dans Fresno un TIGLING TIGLING GLING GLING GLING... à l'avant et un éclair chromé qui traverse la voie de gauche me signalent qu'un enjoliveur vient de prendre la tangente. Heureusement il n'y a personne en face, je récupère la pièce juste un peu bigornée. Il faudra la redresser avant de la revisser mais ce sera le seul pépin mécanique de l'odyssée.

Le lendemain est entièrement consacré à l'immatriculation de la 2CV.
Encore heureux qu'ayant prévu le coup depuis un bon moment Jack et Nancy ont tout préparé et déjà acheté leur plaque proclamant fièrement "OUI 2CV".
Mais pour que la plaque devienne une plaque d'immatriculation il faut obtenir l'équivalent de notre contrôle technique. La 2CV reconstruite entièrement est absolument irréprochable mais une petite difficulté viendra pimenter ce parcours du combattant : nous devons d'abord obtenir un certificat de police établissant officiellement que les numéros de série du châssis correspondent bien à ceux portés sur la carte grise. N'importe quel officier de la Highway Patrol vous fera cela nous assure-t-on.

Tu parles : nous faisons trois brigades avant d'abandonner.

Il y a du progrès mais ce n'est pas encore cela !

Jack se décide à prendre le taureau par les cornes.
On retourne au centre de contrôle technique et Jack part à la rechercher du Minotaure. Au bout de très très longtemps un technicien en chef vient voir et plonge des regards inquisiteurs sous le capot.
Le fait que les numéros de châssis ne soient pas frappés sur le châssis mais sur une plaque d'aluminium pose problème. Et le numéro du moteur ne correspond pas avec celui de la plaque sur le châssis. Heureusement, les photos et toutes les factures des pièces détachées sont là pour tout expliquer.
On nous interroge suspicieusement sur le "V6" du sigle "2CV6" de la malle arrière et il faut encore expliquer que cela ne signifie pas "6 cylindres en V" mais 2CV avec un moteur de 602 cm3.
Apparemment satisfait de toutes nos explications, le technicien veut absolument s'asseoir dans la 2CV, s'interroge à haute voix sur le design et l'ergonomie du tableau de bord en gloussant devant les commodos et le levier de vitesse... puis, hilare, nous signe LE papier !

Dix minutes après Jack revient avec sa précieuse vignette et il n'y a plus qu'à me glisser un petit paquet de billets verts dans la main : le voilà désormais propriétaire de la voiture de ses rêves !

Comme le dit une des chansons de West Side Story :

Everything is possible in America...
If you've got the money, in America...
*

De Los Angeles à Pismo Beach
  De Los Angeles à Pismo Beach  

back to home page

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Tout est possible en Amérique...
Si vous avez de l'argent, en Amérique...